Info Militante 27 novembre 2024
Journée Nationale FO Travail et Handicap le 28 novembre
Le 28 novembre 2024 se tiendra la Journée Nationale FO Travail et Handicap, l’occasion pour les militants d’échanger et de s’informer sur le handicap et le monde du travail. Frédéric Souillot introduira la journée. Cette année, deux thèmes seront évoqués : femmes et handicap d’une part; aménagement raisonnable d’autre part. Cette journée sera aussi l’occasion de faire un point sur quelques éléments de l’actualité récente (seniors, retraite, Jeux paralympiques). Un quiz spectacle théâtralisé animera la mi-journée. Parmi les intervenants de cette journée, à noter la présence de la conseillère experte handicap chez le Défenseur des droits, ainsi que les présidents de l’Agefiph et du FIPHFP. La Mission Handicap confédérale dévoilera à cette occasion l’édition 2025 du guide FO « Travail et Handicap ». Sont attendus plus de 150 militants mandatés sur la question du handicap sur tout le territoire et dans tous les secteurs professionnels.
Info Militante 3 décembre 2024

Duoday : FO engagée, toujours, pour que change le regard sur le handicap
Le 21 novembre, FO participait au Duoday, comme elle le fait depuis 2019. Une jeune femme et un jeune homme, tous deux en situation de handicap et travaillant dans un Esat, ont formé, le temps d’une journée, des binômes avec des professionnels de la confédération. L’occasion de rencontres et d’échanges. L’occasion aussi de saisir la parole de personnes dont la demande première est d’être perçues comme des travailleurs à part entière. Sans discrimination dans l’accès à l’emploi et dans l’égalité, notamment au plan des rémunérations.
" Pour la Confédération, le Duoday n’est pas qu’un outil de communication. Cette journée représente une opportunité pour changer de regard et dépasser les idées préconçues sur le handicap ". En amont de cette journée, par une circulaire signée du secrétaire général, Frédéric Souillot et d’Anne Baltazar, conseillère confédérale en charge du handicap, la confédération soulignait ainsi tout son engagement. Et de rappeler aussi : "Si la défense des travailleurs handicapés est évidemment un devoir syndical, le combat syndical pour le développement de leur emploi est aussi une question d’égalité et de fraternité ".
Comme depuis 2019, et cette année le 21 novembre, soit quelques jours avant la tenue de la journée annuelle FO dédiée au Travail et au handicap, la confédération a donc participé au Duoday. Ainsi que le laisse deviner ce terme anglais, il s’agit de la mise en œuvre d’une journée de travail en duo ou dit autrement, en binôme lequel est formé d’un professionnel et d’une personne en situation de handicap. Cette journée se construit en mettant en relation un employeur, une personne en situation de handicap et une structure référente accompagnante. A son programme rappelait la confédération : " découverte du métier, participation active, immersion. (…) C’est une occasion à saisir non seulement pour les personnes en situation de handicap mais aussi pour leur binôme ".
Ce 21 novembre, la confédération accueillait donc deux personnes en situation de handicap. L’une, une jeune femme titulaire d’un certificat de couture et travaillant actuellement dans un ESAT (établissement ou service d’aide par le travail) a ainsi participé, auprès de Maria Flores, à la vie du secteur Europe-International. L’autre, jeune homme de 35 ans, travaillant lui aussi dans un ESAT, à Paris, a été accueilli au sein du secteur confédéral Mission Handicap, entouré d’Anne Baltazar, de Laure Beyret, de Fatima Cherhabil et d’Alex Norman.
" Je voudrais avoir une perspective de carrière "
Ne pas se fier à cette présentation quelque peu formaliste de la journée Duoday… Elle fut, comme les précédentes, ponctuée de rires, de découvertes, d’échanges, de discussions entre les binômes, de questions sur les vies et points de vue respectifs… Une journée au cœur de l’humain en somme. Ainsi, l'inFOmilitante a pu s’entretenir longuement avec Arnaud Graignon, depuis un an agent d’accueil au sein d’un ESAT dans le 19e arrondissement de Paris.
" C’est ma première participation à un Duoday, indiquait Arnaud. C’est l’ESAT qui m’a proposé. J’avais plusieurs entreprises possibles, j'ai choisi FO. Alors je découvre comme ça fonctionne, les emplois, les conditions de travail… Cette journée me motive. Le jeune homme, qui dispose du niveau BTS tourisme, animation et gestion touristique locale, recherche actuellement un emploi de conseiller de vente « dans une boutique ".
Arnaud qui a déjà effectué des missions d’intérim dans différents secteurs de la vente, souhaiterait trouver un emploi en bijouterie, maroquinerie, parfumerie… Même s’il rêve de travailler un jour en Italie lance-t-il dans un sourire. Pour l’instant, c’est la France, Paris et aux alentours, avec envois de CV, entretiens avec des employeurs et l’attente fébrile des réponses. Arnaud, avait inscrit d’ailleurs à son agenda un entretien la semaine suivant le Duoday. A FO, il a bien sûr reçu tous les encouragements possibles, cela venant soutenir sa grande détermination. Car si Arnaud est bien placé pour savoir que décrocher un emploi est difficile, ce qu’il vise est d’une logique et d’une légitimité implacable : comme tout travailleur, il entend améliorer sa situation. Ne pas avoir affaire à la discrimination dans l’accès à l’emploi et que s’applique une véritable égalité de rémunération. " Je voudrais avoir une perspective de carrière et gagner au moins un Smic. Actuellement pour 35 heures de travail, il perçoit 800 euros nets, somme à laquelle s’ajoute l’allocation aux adultes handicapés/AAH ".
" Il y a encore beaucoup de boulot ! "
Arnaud, la langue de bois, il ne connait pas et son expression sur les améliorations à apporter sur les sujets de l’accès au travail lorsque l’on est en situation de handicap…, il les résume simplement et avec beaucoup de pertinence. " Il faut encore plus d’actions concrètes, communiquer encore plus sur le handicap ". Et messages au patronat et aux pouvoir publics… " Il faut lever des hypocrisies ! Qu’il n’y ait plus de salariés handicapés exploités mais des travailleurs à part entière ". Car si estime Arnaud " le système des quotas est un bon système " (soit 6% au moins de personnes en situation de handicap dans les entreprises ainsi que dans la fonction publique), la réalité n’a encore rien de satisfaisant " même si la situation s’améliore " concède le jeune homme.
En mai dernier, la fonction publique (soit les trois versants : État, hospitalière et territoriale) affichait 5,4% de personnes en situation de handicap dans ses rangs, contre 4% il y a dix ans. Dans le privé, on comptait en 2023 seulement 4,3% de personnes en situation de handicap parmi l’ensemble des personnes travaillant en entreprises. Le taux de chômage des personnes des personnes en situation de handicap est de 12%, presque le double du taux portant sur l’ensemble de la population. " A compétences égales, un patron préfère un valide " ! déplore Arnaud, murmurant " ça s’améliore, mais…". A FO, il a pu être informé de différents textes de législation relatifs au handicap, mais " je connaissais déjà beaucoup de points " appuie-t-il fièrement. Et là encore, Arnaud résume avec pertinence, et une pointe de malice : " il y a encore beaucoup de boulot " ! pour avancer dans l’égalité de traitement et de droits. C’est ce à quoi œuvre FO. Il a pu le constater lors de cette journée Duoday.
Valérie Forgeront - Journaliste à l'inFOmilitante
Liaisons sociales 4 décembre 2024
FO indique continuer à oeuvrer en faveur des travailleurs en situation de handicap
« Le handicap reste le premier objet de saisine du Défenseur des droits », a rappelé FO dans un communiqué de presse du 2 décembre, à la veille de la Journée internationale des droits des personnes handicapées. Elle rappelle ainsi qu’« en août, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a publié une étude sur l’emploi et les revenus du travail des personnes en situation de handicap dans 65 pays », qui « montre que ceux-ci sont plus souvent au chômage que le reste de la population » (en France, 12 % contre 7,4 % pour l’ensemble de la population). Affirmant avoir « toujours eu pour ambition l’accès à l’égalité réelle pour les personnes porteuses de handicap », la confédération « et l’ensemble de ses structures continuent d’oeuvrer au quotidien pour les travailleurs handicapés », affirme-t-elle. Outre sa participation au Duoday, sa « Journée nationale travail et handicap » le 28 novembre au cours de laquelle elle a présenté « l’édition 2025 de ses outils (guide Travail et Handicap, dépliants) », elle indique multiplier « ses actions de terrain par la tenue de stages, de journées d’information et de formation, de réunions de son réseau handicap ainsi que ses actions de communication ».
Liaisons sociales 5 décembre 2024
Le taux d’emploi direct de travailleurs handicapés a stagné en 2023
En 2023, le nombre de bénéficiaires de l’OETH en emploi direct a représenté 84 % de l’effectif minimal attendu par la loi, révèle la Dares dans une étude parue le 13 novembre. Au total, ce sont 674 400 travailleurs reconnus handicapés qui ont été employés directement par les entreprises assujetties à l’obligation, soit un taux d’emploi direct de 3,6 %, constant par rapport à 2022. Ce taux d’emploi direct augmente avec la taille des entreprises et varie largement selon les secteurs d’activité.
Le taux d’emploi direct des personnes bénéficiaires de l’OETH (obligation d’emploi des travailleurs handicapés) s’est stabilisé en 2023, après une légère progression constatée entre 2021 et 2022. Le taux d’emploi direct majoré, qui tient compte de la survalorisation des bénéficiaires âgés de 50 ans ou plus, a quant à lui légèrement augmenté, relève la Dares (Direction de l’animation de la recherche et des études statistiques) dans une étude parue le 13 novembre dernier. Elle y observe notamment qu’en 2023, 112 300 entreprises étaient assujetties à l’OETH et employaient 674 400 travailleurs handicapés en leur sein.
Un taux d’emploi direct stable à 3,6 %
En 2023, le taux d’emploi direct en équivalent temps plein (ETP) au sein des entreprises assujetties à l’OETH s’est établi à 3,6 %, comme en 2022 après consolidation des données (3,5 % en 2021). Le nombre de salariés bénéficiaires de l’OETH a ainsi atteint les 454 200 ETP (+ 11 200 par rapport à 2022), alors que l’effectif des salariés au sein des entreprises assujetties s’est élevé à 12 459 400 (+ 22 400). Ce résultat demeure éloigné de la part attendue par la loi dans les effectifs assujettis, soit 5,6 % (légèrement inférieur au seuil de 6 % dans la mesure où le nombre de bénéficiaires que chaque entreprise assujettie doit employer est arrondi à l’unité inférieure).
Le taux d’emploi direct dit « majoré » a cependant légèrement augmenté sur un an, pour atteindre 4,7 % (+ 0,1 point). Pour mémoire, il tient compte de la survalorisation des bénéficiaires de l’OETH âgés de 50 ans ou plus opérée par la réforme de 2020.
Un effectif de bénéficiaires attendus atteint à 84 %
Avec 583 300 bénéficiaires en emploi direct, en équivalent temps plein majoré, sur les 692 600 attendus par la loi, le taux d’atteinte directe de l’OETH s’est élevé à 84 % en 2023, soit deux points de plus qu’en 2022.
Le pourcentage d’entreprises ayant rempli intégralement voire dépassé leur obligation légale par l’emploi direct (31 %) est tout juste supérieur au pourcentage de celles n’ayant employé aucun bénéficiaire à ce titre (30 %). La Dares note que 41 % des entreprises de 20 à 49 salariés n’ont en outre employé aucun bénéficiaire de l’OETH. Il s’agit de la seule tranche d’effectif où cette part n’a pas diminué sur un an. À l’inverse, dans les plus grandes entreprises, ce taux était quasiment nul.
Des taux d’emploi direct majorés plus élevés dans les grandes entreprises...
Le taux d’emploi direct majoré de travailleurs handicapés augmente avec la taille des entreprises. Ainsi, en 2023, il s’est établi à 3,5 % pour les entreprises de 20 à 49 salariés (+ 0,1 point par rapport à 2022), contre 4,7 % pour celles de 250 à 499 salariés (stable) et 6,0 % pour celles de 2 500 salariés et plus (+ 0,2 point).
Fait remarquable : ces grandes entreprises ont employé directement autant de bénéficiaires de l’obligation qu’attendus par la loi. Elles ont ainsi occupé 162 600 ETP majoré éligibles sur les 163 000 attendus, soit un taux d’atteinte directe de 100 % (contre 97 % l’année précédente). Le taux d’atteinte directe de l’OETH est moins important dans les entreprises de moins de 250 salariés (79 %) et les entreprises comptant de 250 à 2 499 salariés (80 %). Il en résulte que 35 % des entreprises de 2 500 salariés et plus ont atteint en 2023 le seuil qui leur est imposé, contre 28 % de celles comptant entre 100 et 2 499 salariés
et 32 % de celles de 20 à 49 salariés.
... et très contrastés selon les secteurs d’activité
À l’instar de la taille de l’entreprise, le secteur d’activité influe également sur le taux d’emploi direct majoré. Ainsi, en 2023, alors que les secteurs de l’information-communication et de la construction ont présenté des taux d’emploi direct majoré respectifs de 3,0 (+ 0,1 point sur un an) et 3,6 % (+ 0,1 point), ce taux s’est élevé à 5,5 % dans l’industrie (+ 0,1 point) et à 6,1 % dans l’administration publique, enseignement, santé et action sociale (+ 0,2 point).
Même dynamique s’agissant du taux d’atteinte de l’OETH, qui a doublé dans l’information-communication (54 %) et les entreprises de l’administration publique, enseignement, santé et action sociale où il a largement dépassé 100 % (109 %).
Comme le souligne l’institut statistique, « la règle de majoration liée à l’âge amplifie certains écarts ». Dans l’industrie par exemple, la proportion de bénéficiaires de l’OETH âgés de 50 ans et plus (60 %) était en effet nettement plus élevée que dans l’information-communication (47 %).
Info Militante 11 décembre 2024
Handicap : FO toujours plus investie en faveur de l’emploi
Avec près de cent quarante participants, la journée annuelle confédérale dédiée au travail et au handicap a fait salle comble le 28 novembre. Au menu, un sujet souvent invisibilisé – les femmes en situation de handicap – et un levier méconnu d’égalité des chances : l’obligation des employeurs d’un aménagement raisonnable permettant l’emploi des travailleurs handicapés.
Plus de cent vingt référents Handicap FO, issus des fédérations et des unions départementales, et une quinzaine d’intervenants, internes ou externes à l’organisation : la journée annuelle FO dédiée au travail et au handicap a fait salle comble le 28 novembre au siège de la confédération à Paris. Cela illustre la mobilisation des militants pour l’emploi des personnes en situation de handicap. Une nécessité. « Le handicap est toujours le premier motif de saisine du Défenseur des droits, pour discrimination, particulièrement dans l’emploi », a pointé le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot. Le combat pour l’égalité des chances reste entier. En atteste le taux de chômage élevé des personnes en situation de handicap : 12% en 2023, contre 7,5% pour l’ensemble de la population active. En attestent les difficultés inchangées d’intégration dans l’emploi : en 2023, le taux d’emploi direct des travailleurs handicapés stagnait à 3,5% dans le secteur privé et à 5,66% dans la fonction publique.
Outiller les militants
Dans ce contexte, et « parce que cette journée annuelle est pensée pour nourrir les connaissances et les actions », ainsi que l’a précisé Anne Baltazar, conseillère confédérale chargée de la mission Handicap, le focus a d’abord été mis sur un sujet souvent invisibilisé : les femmes en situation de handicap. Lesquelles subissent, dans l’accès à l’emploi et dans leur parcours professionnel, des inégalités, discriminations, stéréotypes liés à la fois au genre et au handicap. Toujours pour mieux outiller les militants, la seconde partie de journée a été consacrée à un autre sujet méconnu : l’obligation faite, depuis 2005, aux employeurs, publics comme privés, d’un aménagement raisonnable en faveur des travailleurs handicapés. Pour que ceux-ci accèdent à l’emploi, l’exercent, y progressent et/ou s’y forment, les employeurs sont tenus de prendre des mesures appropriées, sauf à démontrer que ces aménagements constituent une charge disproportionnée. Deux heures durant, médecin du travail, inspecteur du travail et juristes ont expliqué comment en faire un outil au service de l’égalité de traitement dans l’emploi.
Elie Hiesse - Journaliste à l'inFOmilitante
Duoday : FO engagée, toujours, pour que change le regard sur le handicap
Le 21 novembre, FO participait, comme elle le fait depuis 2019, au Duoday (binômes formés d’un professionnel et d’une personne en situation de handicap). Une jeune femme, titulaire d’un certificat de couture et travaillant actuellement dans un ESAT (établissement ou service d’aide par le travail) de la région parisienne, a ainsi participé à la vie du secteur Europe-International durant une journée. De son côté, Arnaud Graignon, 35 ans, agent d’accueil depuis un an au sein d’un ESAT du 19e arrondissement de Paris, a été accueilli par le secteur confédéral Mission Handicap. Le jeune homme, qui a une formation du niveau d’un BTS tourisme, animation et gestion touristique locale, recherche actuellement un emploi de conseiller de vente. Au cours de cette journée riche de rencontres et d’échanges, tous deux ont souligné leur demande première : être perçus « comme des travailleurs à part entière ». Sans discrimination dans l’accès à l’emploi et dans l’égalité, notamment sur le plan des rémunérations. « Il y a encore beaucoup de boulot ! », résumait Arnaud Graignon.
Valérie Forgeront - Journaliste à l'inFOmilitante
Dernière mise à jour : 13 décembre 2024